Véhicule d'occasion.
Les obligations du vendeur (qu'il soit professionnel ou particulier)
L'achat d'un véhicule d'occasion représente toujours un acte susceptible d'entraîner de mauvaises surprises :
SOYEZ ViGiLANT !!!
1) Avant la vente
Le vendeur doit : lorsqu'il effectue une publicité, ne pas tromper l'acheteur avec des affirmations fausses (attention aux mentions telles que : "état neuf", "très bon état"...).
Ce qui est écrit engage son auteur ; la mise à zéro du compteur ou la diminution du kilométrage sont interdites par la loi ;
pour les véhicules de plus de 4 ans, présenter la fiche détaillée du contrôle technique (qui permet de détecter les anomalies du véhicule en matière de sécurité) ;
informer l'acheteur d'un éventuel accident antérieur (la dissimulation constitue un délit de tromperie :article L.213-1 du code de la consommation ; dans cette hypothèse, l'acheteur a intérêt à exiger que figure, de la main du vendeur, la mention "véhicule accidenté" sur le document de vente. Dans le cas d'un accident antérieur,l'acheteur a intérêt à consulter le rapport d’expertise.
L'acheteur a intérêt à examiner le véhicule :
la carrosserie : des raccords de peinture, des défauts d'alignement des portes, des capots et des hayons peuvent révéler un accident antérieur et une mauvaise réparation
le compartiment moteur : niveaux de l’huile, de la batterie, des liquides de refroidissement et de freinage ;
l'intérieur : usure des pédales, des tapis de sol et des sièges vous donne des indications sur la réalité de l'âge et du kilométrage annoncés par le vendeur.
il est vivement conseillé de procéder à un essai du véhicule sur route pour vérifier :
les ceintures de sécurité, la mobilité des sièges ;
le circuit électrique : éclairage, clignotants, essuie-glaces ;
les freins : la décélération doit être régulière et la voiture ne doit pas se déporter en cas de freinage brusque en ligne droite ;
l'embrayage : un démarrage en côte permet de le tester ;le moteur : fumées et bruits anormaux peuvent être détectés ;
la tenue de route : en ligne droite, le véhicule ne doit pas se déporter.
2) Au moment de la vente
Le vendeur doit remettre :
-un certificat de cession (certificat de vente) pour la préfecture ;
un bon de commande et/ou facture (si c’est un professionnel) mentionnant toutes les caractéristiques du véhicule :-marque,
-type (ou appellation commerciale),
-millésime de "l'année modèle"(voir n° de châssis), pour les véhicules vendus neufs avant le 1er juillet 2000.
-date de 1ère mise en circulation, (à noter que le prix des véhicules d’occasion vendus neufs après le 1er juillet 2000 sera apprécié compte tenu de cette date qui se substitue au millésime ( décret N° 2000-576 du 28 juin 2000).
-kilométrage réel du véhicule ou, s'il ne peut être connu, celui du compteur , suivi de la mention "au compteur non garanti" ;
la carte grise barrée avec la mention "VENDUE LE" suivie de la signature du vendeur ;
le certificat de non-gage en cours de validité (1 mois) délivré par la Préfecture de l'ancien propriétaire, obligatoire en cas de changement de département, conseillé dans les autres cas ;
le talon de la vignette en cours de validité ;
pour les véhicules de plus de 4 ans, le rapport de contrôle technique enregistrant les résultats de la visite technique auquel sera joint, s’il y a lieu, celui de la contre visite (document exigé par la préfecture pour le changement de carte grise).
Remarques
Si le vendeur déclare que le véhicule n'a pas eu d'accidents, demandez-lui de porter la mention "véhicule non accidenté" sur le document de vente qu’il doit vous remettre. Vous conserverez ainsi un recours en cas de tromperie découverte après la vente.Dans le cas d'un accident antérieur, demandez à consulter le rapport d'expertise.
3) Le prix
Les prix sont LiBRES. La référence à la cote "ARGUS" constitue simplement une base de négociation.
Une fois l'affaire conclue, le prix est définitif. il est trop tard pour réclamer.
Dans le cas d’un recours à un crédit, n’oubliez pas d’inscrire cette mention dans le contrat (ce qui permet de bénéficier du délai de réflexion de 7 jours).
4) Les garanties
La garantie légale (dite des vices cachés)
La garantie légale obligatoire est prévue par le code civil (art. 1641 et suivants) : les vendeurs (professionnels et particuliers) sont responsables des vices cachés (défauts graves, non apparents et non dus à une simple usure). Ainsi l'état de la carrosserie, ou l'usure des pneus, ne sont pas des vices cachés.
Des mentions telles que , "véhicule en l'état" ou "non garanti", ne peuvent exonérer le vendeur de sa responsabilité.
C'est à l'acheteur d'apporter la preuve de l'existence d'un "vice caché"(voir un expert). il faut agir alors dans les plus brefs délais sous peine de se voir opposer la prescription de l’acte.
Toutefois, dans le cas d’une vente publique, l’acheteur ne peut bénéficier de cette garantie lorsque la vente a lieu à la suite d’une saisie.
La garantie commerciale
La garantie "vendeur" n'est pas systématique. Elle est contractuelle (6 mois, 1 an). il convient de s’assurer que son contenu (pièces, main d’oeuvre et durée) correspond bien à l’offre qui a été présentée par le professionnel.
Conformément à des engagements pris en 1995 par les organisations professionnelles, la plupart des véhicules d’occasion vendus en France doivent bénéficier d’une garantie contractuelle dont les conditions sont précisées dans le carnet de garantie remis à la livraison du véhicule (au moins trois mois et 5000 km). et est souvent limités à certains organes du véhicule. L'acheteur doit examiner les clauses avec soin.
En cas d'achat à un particulier :
gardez son nom et son adresse ;
exigez un reçu en cas de paiement en espèces ;
faites inscrire le kilométrage, la date de la première mise en circulation et le millésime de l’année modèle sur le certificat de cession ;
demandez le carnet et les factures d’entretien ;
assurez-vous que la carte grise est bien au nom du vendeur et qu’elle porte la mention "vendue le..."
méfiez-vous si la voiture a été très récemment acquise par le vendeur.
5) Les recours
En cas de litige, dans un premier temps, recherchez l'arrangement amiable en adressant une lettre recommandée avec avis de réception au vendeur pour lui faire part de vos griefs.
Vous pouvez également prendre contact avec une association de consommateurs. Celle-ci pourra, si nécessaire, vous conseiller sur vos droits et vos possibilités de recours.
il vous est en outre possible de contacter le syndicat professionnel dont dépend le vendeur, si c’est un professionnel de l’automobile.
Si ces recours n’aboutissent pas, des recours sont possibles devant les juridictions :
juridictions civiles (mauvais fonctionnement, garantie). Saisissez le Tribunal d'instance si vos prétentions ne dépassent pas la somme de 50 000 F , le Tribunal de Grande instance au delà. L’action doit être engagée à bref délai si des vices cachés sont invoqués;
juridictions pénales (publicité mensongère, fraudes telle que minoration des kilomètres, voiture accidentée puis bricolée).
En cas d'urgence demandez à un huissier de saisir le juge des référés.
6) Les experts
Les constatations faites par un expert constituent un élément de preuve tangible dans le dossier constitué pour une action en justice.
La liste des experts judiciaires peut être obtenue auprès des tribunaux.Les autres experts peuvent être trouvés en consultant l’annuaire téléphonique par profession ou les chambres syndicales concernées.
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