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Gaz
carbonique (CO2) : Produit naturel de toute
combustion carbonée, il est responsable d'environ 50% de l'accroissement
de l'effet de serre.
Méthane
(CH4) : Produit par le fermentation des matières
organiques en l'absence d'oxygène, il provient principalement des
rizières, de la digestion des ruminants, des lisiers de porcs, des
décharges d'ordures ménagères, des fuites de gaz naturel.
C'est un gaz à effet de serre.
Ozone
(O3) : indispensable en altitude, il fait
écran aux rayons ultra-violets du soleil, néfastes pour la
santé. A basse altitude, c'est un gaz à effet de serre et
il peut s'avérer toxique : il en résulte des réactions
chimiques entre oxydes d'azote, composés organiques volatils et monoxyde
de carbone, sous l'influence du rayonnement solaire.
Protoxyde
d'azote (N2O) : il est émis par la
transformation de la matière azotée dans les sols. Ses émissions
sont accrues par l'utilisation d'engrais azotés. Ce gaz est également
présent dans les fumées de combustion. il est très
actif sur le plan de l'effet de serre.
Chlorofluorocarbures
(CFC) :Produits de l'industrie chimique ils sont utilisés
comme fluides réfrigérants, mousses et jadis comme bombes
aérosols. ils contribuent à l'effet de serre dans la troposphère
et agressent la couche d'ozone dans la stratosphère.
Une
préoccupation grandissante :
L'accroissement
de la teneur en gaz carbonique et autres polluants dans l'atmosphère,
du fait des activités humaines provoque un risque d'augmentation
de l'effet de serre. Ce phénomène a pris une telle ampleur
qu'il est aujourd'hui pour l'ensemble dela planète, un sujet de préoccupation
grandissant. En effet, si l'on ne réagit pas dès aujourd'hui,
il risque dans les prochaines années d'être à l'origine
de changements climatiques défavorables. La mise en place d'une action
coordonnée à l'échelle planétaire prend caractère
d'urgence.
2-Qu'est-ce
que l'effet de serre ?
L'atmosphère
se comporte comme une serre de jardin : elle laisse passer une grande partie
du rayonnement solaire, mais retient la chaleur qu'il provoque à
l'intérieur. Seeule une faible part du rayonnemnt solaire est absorbée
directement par l'atmosphère; une autre est diffusée dans
toutes les directions; enfin une troisième part atteint le sol. Ce
dernier renvoie à son tour vers l'espace cette énergie sous
forme de chaleur rayonnante infrarouge, chaleur qui se trouve pour une part
retenue, "piégée" par les gaz à effet de
serre présents dans l'atmosphère (vapeur d'eau, gaz carbonique,
méthane, CFC, protoxyde d'azote, ozone...).
il
en résulte une élévation de la température de
l'air de la basse atmosphère. Cest cet échauffement de l'atmosphère
par l'absorption des infrarouges émis par la terre que l'on nomme
effet de serre.
En
lui-même, ce phénomène est naturel, bienvenu même
: sans effet de serre, la terre aurait une température moyenne de
-18°C contre +15°C actuellement. Mais aujourd'hui, du fait de l'accroissement
des concentrations de certains gaz à effet de serre dans l'atmosphère,
ce phénomène s'intensifie.
3-L'atmosphère
sous l'effet de serre.
Les
gaz rejetés dans l'atmosphère par les activités humaines
forment un véritable écran entre le soleil et la terre. Ces
émissions atteignent aujourd'hui des proportions sans précédent.
Les risques qui y sont liés aussi. Les activités humaines
provoquent à une vitesse croissante, une modification de la composition
chimique de l'atmosphère. En effet, si les habitants de la terre
conservent le même mode de vie, la concentration de l'ensemble des
gaz à effet de serre, mesurée en équivalent CO2,
serait doublée d'ici 50 ans. Et ceci à cause des rythmes d'augmentation
de plus en plus rapides des principaux gaz à effet de serre, tels
que le CO2, le CH4, les CFC
et le N2O.
4-Des
gaz à très longue durée de vie.
Résistants,
certains de ces gaz ont une durée de vie très longue dans
l'atmosphère. Elle peut aller de 10 ans pour le CH4
à 120 ans pour les CO2 ou 130 ans pour le CFC12.
Pour stabiliser leur concentration dans l'atmosphère, il ne suffit
pas de stabiliser les émissions. il devient urgent de les réduire
de manière conséquente : de 15 à 20% pour le CH4,
de 75 à 85% pour le cfc12 et de plus de 60% pour le CO2.
Ces gaz ont aussi une capacité différente à absorber
la chaleur. Celle-ci peut en effet varier, sur une période de 20
ans, de 1 (CO2) à 7000 (CFC12). D'où
une responsabilité inégale dans le réchauffement du
climat, dont il faut tenir compte.
5-Les
polluants classiques ont leur part de responsabilité.
Les
gaz produits dans les combustions en même temps que le CO2
(CO, NOX et les hydrocarbures) influent indirectement
sur l'effet de serre. Ainsi, le CO contribue-t-il au maintien prolongé
des molécules de méthane dans l'atmosphère, sans compter
qu'il termine sa vie en se transformant en CO2.
6-Une
responsabilité partagée.
Les
gaz impliqués dans l'effet de serre sont nombreux et de nature différente.
Le champ des activités responsables de leurs émissions est
large. Tous les pays sont concernés.
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Pays de
l'Est |
Etats
Unis |
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U.E |
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Japon |
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France |
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Moyenne
mondiale |
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Pays en
voie de développement |
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0,4(c)/hab/an |
1,1t(c)/hab/an |
1,82t(c)/hab/an |
2,1t(c)/hab/an |
2,28t(c)/hab/an |
3,2t(c)/hab/an |
5,2t(c)/hab/an |
Quelques
6 milliards de tonnes de carbone (sous forme de CO2)
sont actuellement rejetées dans l'atmosphère du fait de l'utilisation
d'énerghies fossiles (charbon, pétrole). S'y ajoutent des
rejets de gaz connexes (CO, NOX, COV) qui ont un impact
équivalent sur l'effet de serre.
Ainsi,
la production et l'utilisation d'énergies fossiles représdentent
à elles seules environ les deux tiers de l'effet de serre additionnel
dû aux activités humaines : 12 milliards de tonnes/an d'équivalent
carbone. La déforestation tropicale et les feux de savane y contribuent
également de façon importante : entre 2 et 4 millions de tonnes/an
d'équivalent carbone. il faut aussi mentionner l'agriculture, impliquée
dans les émissions de méthane liées à la culture
du riz et aux importants troupeaux de ruminants.
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CO2
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combustions/transports
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394Mt
|
dont
transport 128
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CH4
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déchets/ruminants
lisiers
rizières/sols
inondés
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4-6Mt
|
dont
déchets 1-2,8
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N2O
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agriculture/combustions
|
0,2Mt
|
dont
agricultue 0,1
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CFC
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froid/mousses/aérosols
déchets/etc...
|
50
000Mt
|
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CO
|
combustions/transports
|
7,3Mt
|
dont
transport 6,4
|
NOX
|
combustions/transports
|
1,6Mt
|
dont
transport 1
|
CO2
|
transports/industrie
|
1,9Mt
|
dont
transport 1,2
|
7-La
contribution de la France.
La
contribution de la France à l'effet de serre est estimée à
2 %.
*Pour
les CO2, les émissions françaises d'équivalent
carbone (150Mt/an) rapportées à la population sont faibles
comparativement à celles des autres pays industrialisés.
Si
entre 1980 et 1988 a été enregistrée une réduction
de 25% des émissions de CO2, tous les secteurs
n'y ont pas participé uniformément. Ainsi, les
transports ont vu augmenter leurs émissions de 30% depuis 1980.
*L'agriculture
provoque essentiellemnt des émissions de méthane dues à
la fermentation intestinale des bovins et aux déjections porcines.
Les nitrates contenus dans le sol peuvent donner lieu à des émissions
de N2O importantes.
*La
mise en décharge des déchets ménagers et industriels
putrescibles est génératrice d'émissions de méthane
et de CFC.
*Les
émissions de CFC ont un impact plus important que les émissions
de CO2 fossile sur l'effet de serre. Les stocks actuels
non encore dispersés dans l'atmosphère sont imortants.
La
composition chimique de l'air découle d'échanges continus
de matière entre l'atmosphère et différents réservoirs
: océans, sols, végétation... Ces échanges de
matière conduisent à des cycles, l'un des plus connus étant
le cycle de l'eau, mais il existe aussi un cycle du carbone, de l'azote,
du soufre...
8-Le
rôle de la fôret dans l'effet de serre.
L'homme
déboise la terre depuis des millénaires. Jusqu'au début
de ce siècle, cela se pratiquait surtout dans les régions
tempérées. Depuis peu, ce phénomène touche,
avec un rythme qui s'accélère, les régiion tropicales
où 14 millions d'hectares de forêts ont été déboisés
contre 7,5 millions dix ans plus tôt. Dans la mesure où le
déboisement libère le gaz carbonique fixé normalement
par photosynthèse dans la forêt, ce sont ainsi 2 milliards
de tonnes de carbone supplémentaires qui sont dégagées
chaque année dans l'atmosphère par les seules régions
tropicales.
La
France, avec d'autres pays, a adopté au contraire une politique d'extension
de son patrimoine forestier et de valorisation énergétique
de la biomasse.
Depuis
le 19eme siècle, les activités humaines
ont perturbé ces cycles naturels notamment le cycle du carbone. De
fait, nous intervenons sur le stock de la biosphère par l'utilisation
des énergies fossiles, par la déforestation, les feux de forêts
et les modifications de sols dus au développement de l'agriculture.
Ainsi,
8 milliards de tonnes de carbone sont rejetés annuellemnt dans l'atmosphère
du fait des activités humaines, essentiellemnt par la combustion
des énergies fossiles. Or seule la moitié de cet excédent
se trouve biologiquement absorbée par les océans et la végétation,
le reste s'accumulant dans l'atmosphère. Résultat : la concentration
de CO2 augmente de 0,5% par an.
9-Des
boulversements climatiques en perspective.
Perçu
comme un risque majeur pour l'avenir de la planète, le réchauffement
de l'atmosphère par effet de serre accentuera la hausse du niveau
des mers, la désertification et la sécheresse.
Un
réchauffement annoncé :
Si rien n'est fait pour maîtriser, d'après les experts du GiEC
le réchauffement menace de progresser au rythme de 0,3°C par
décennie, ce qui n'était jamais apparu depuis 10 000 ans.
A ce rythme en 2025 la température globale moyenne aura augmenté
de 1°C environ, et de 3°C à la fin du siècle prochain.
Cette élévation peut sembler modeste. Cependant les risques
de boulversements qui en découleront sont considérables. Un
changement de l'ensemble du climat interviendrait.
Une
région humide pourra devenir plus aride et inversement. Selon les
modèles climatiques, le réchauffement annoncé ne sera
pas uniforme dans le temps ni dans l'espace. D'une façon générale,
les écarts thermiques entre les saisons et les continents pourraient
être moins marqués, l'élévation de température
serait plus forte aux pôles qu'à l'équateur, plus élevée
en hiver qu'en été. Le régime des pluies se modifirait,
la teneur en vapeur d'eau de l'atmosphère devenant plus importante
du fait d'une évaporation accrue. Notre environnement immédiat
risque donc de se transformer radicalement, d'autant que beaucoup d'activités
dépendent des conditions climatiques : l'agriculture, la pêche,
le tourisme...
Demain,
l'inconnu :
Ces phénomènes restent cependant difficiles à appréhender
aujourd'hui. En effet, on ne sait comment la couverture nuageuse évoluera
avec le réchauffement pas plus que n'est connu l'ensemble des actions
et réactions du système climatique qui pourraient amplifier
ou au contraire atténuer ce phénomène, en particulier
la capacité des océans et des glaces polaires à différer
ce réchauffement. il ne fait en tout cas plus de doute que ce réchauffement
peut s'accélérer à un rythme trop rapide pour que les
écosystèmes et les populations puissent s'adapter sans dommage.
Au
devant de catstrophes :
Non seulement les nouvelles données affecteront l'environnement quotidien
de chacun, mais à l'échelle mondiale tous ces phénomènes
auront une incidence sur les grands équilibres terrestres. Sous l'effet
de la chaleur, la seule dilatation des océans entraînera une
élévation de 20 cm au cours des quarante prochaines années
et de 65 cm à la fin du siècle prochain d'après le
GiEC risque de noyer les plus basses îles et les zones côtières.
Certaines îles-pays, la Polynésie par exemple, pourraient être
rayées de la carte. Certaines zones seraient à l'inverse touchées
par la désertification (notamment le pourtour de la Méditerranée).
La
fréquence des cyclones pourraient augmenter.
En
France, l'ampleur et la fréquence des sécheresses estivales
telles que celles rencontrées ces dernières années
pourraient augmenter et parallèlement celles des risques d'incendie
dans un environnement forestier déjà affecté par
le brutal changement de climat. L'approvisionnement en eau pourrait devenir
difficile et les stations de sports d'hiver connaître un enneigement
plus faible.
10-Que
faire dès maintenant ?
Avant
même de mesurer complètement les conséquences
de l'effet de serre, des actions internationales s'imposent. Nos
modes de vie doivent changer. C'est là un passage obligé
si l'on veut parer l'inévitable.
Les études montrent qu'une décroissance des émissions
de gaz carbonique de 2% par an permettrait de stabiliser la teneur
atmosphérique en CO2 à des
niveaux différents selon que cette décroissancecommence
en 1990 ou en 2000.
Aujourd'hui,
il devient urgent d'engager une stratégie planétaire
pour éviter le réchauffement de l'atmosphère,
car la réduction des émissions de gaz à effet
de serre ne pourra être obenue sans un
engagement solidaire de tous les pays et de leurs habitants.
Un
chiffre : si la totalité de la population de la planète
accédait à la fin du siècle prochain aux
niveaux d'émissions actuels des pays industrialisés,
les émissions totales de CO2 seraient multipliées
par 6 !
Des
mesures à prendre : Ces
mesures font partie du programme d'actions contre l'effet de serre préconisé
par la MiES (Mission interministèrielle de l'Effet
de Serre).
Arrêter
la déforestation : En
réduisant de moitié le rythme du déboisement dans
les régions tropicales, on peut diminuer de 5 à 15% le taux
d'accroissement du gaz carbonique dans l'atmosphère.
Economiser
l'énergie : La
réduction des consommations d'énergie, son utilisation rationnelle,
la diffusion de techniques plus économes, ont un rôle majeur
à jouer. La France, depuis plusieuurs années, s'est engagée
avec succès dans cette voie. Elle devra amplifier son action. La
biomasse, l'énergie solaire, la valorisationdes ordures ménagères
sont autant d'énergies renouvelables qui, bien utilisées,
offrent une solution doublement intéressante : lutter contre l'effet
de serre et préserver les ressources naturelles.
Maîtriser
les transports : Le
secteur des transports représente dans notre pays un tiers des
émissions de CO2 et près des 3/4 des
émissions de polluants classiques. il contribue le plus à
la pollution de l'air de nos villes notament par les NOX.
La maîtrise des émissions de ce secteur passe par un changement
de nos mentalites, de nos modes de déplacement.
L'objectif
est de réduire les émissions en promouvant les économies
d'énergie, en développement les transports collectifs, en
mettant au point des véhicules moins polluants (véhicules
électriques...), en maîtrisant la demande des transports
combinés rails-routes, etc...).
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